Pourquoi surveiller le taux de sel dans une piscine ?
Vous avez opté pour une piscine au sel ? Excellent choix. C’est une solution de plus en plus populaire auprès des propriétaires qui souhaitent un entretien simplifié et une eau plus douce pour la peau et les yeux. Mais attention, pour que tout fonctionne comme sur des roulettes, encore faut-il maintenir le bon taux de sel dans le bassin. Trop peu, et votre électrolyseur tourne à vide. Trop, et c’est votre équipement qui trinque.
Le sel, ce n’est pas juste une affaire de goût (quoique certains nageurs affirment distinguer une eau mal salée !). Il est essentiel au bon fonctionnement de votre système de traitement au sel. En gros, sans le bon dosage, votre piscine n’est ni bien désinfectée, ni agréable à utiliser. Alors, comment s’y retrouver ?
Quel est le taux de sel idéal dans une piscine ?
Il n’existe pas une valeur unique pour toutes les piscines, mais une fourchette recommandée. En général, le taux de sel idéal se situe entre 3 000 et 4 000 ppm (parties par million). Cela représente environ 3 à 4 grammes de sel par litre d’eau.
Petite parenthèse : ne confondez pas “eau salée” et “eau de mer”. La mer contient environ 35 000 ppm de sel, largement plus que ce qu’on met dans une piscine. Donc pas d’inquiétude, vous ne vous baignerez pas dans un aquarium géant !
À noter : chaque électrolyseur peut avoir ses propres spécificités. Pensez à vérifier les recommandations du fabricant de votre appareil. Un taux de sel adapté garantit une production efficace de chlore via électrolyse, sans encrasser ou user prématurément le matériel.
Comment mesurer le taux de sel ?
Vous avez plusieurs méthodes à votre disposition, de la plus artisanale à la plus high tech :
- Les bandelettes de test : Peu coûteuses, simples à utiliser, elles donnent une estimation rapide. Plongez une bandelette dans l’eau, attendez quelques secondes et comparez la couleur avec l’échelle fournie. Attention, la lecture peut parfois être approximative.
- Les testeurs numériques portables : Plus précis que les bandelettes et toujours disponibles dans le commerce ou en ligne. Il suffit d’y plonger une sonde et de lire l’affichage digital. C’est ce que j’utilise personnellement depuis des années : c’est rapide, propre, et ça évite les interprétations douteuses.
- Les sondes intégrées à l’électrolyseur : Certains systèmes sont équipés d’une sonde qui analyse en continu le taux de sel de l’eau. Pratique, mais attention : ces sondes doivent être calibrées régulièrement pour rester fiables.
Si vous débutez en piscine au sel, commencez avec un testeur numérique. Ils sont devenus assez abordables et offrent un bon rapport fiabilité/prix.
Quand faut-il mesurer le taux de sel ?
Beaucoup de propriétaires se contentent de mesurer en début de saison. C’est une erreur courante. L’eau de votre piscine évolue constamment : évaporation, pluie, remplissage partiel… autant de facteurs qui modifient le taux de sel.
Voici mes recommandations en pratique :
- Au démarrage de la saison : pour repartir sur de bonnes bases.
- Tous les mois en période d’utilisation intensive : surtout si vous avez beaucoup de baigneurs ou que vous faites régulièrement des compléments d’eau.
- Après de fortes pluies ou une vidange partielle : l’eau de pluie dilue le sel, donc attention au déséquilibre.
Mieux vaut prévenir que guérir. Un contrôle mensuel vous évitera bien des soucis.
Quels sont les signes d’un taux de sel déséquilibré ?
Souvent, c’est le comportement de votre électrolyseur qui vous mettra la puce à l’oreille. Certains modèles affichent un message d’erreur du style « sel insuffisant » ou « salinité trop élevée ». Mais vous pouvez aussi détecter les problèmes à l’œil nu :
- Sel trop bas : vous observez un retour d’algues, l’eau devient trouble, et une odeur désagréable peut apparaître. En clair, le chlore n’est plus produit correctement.
- Sel trop haut : en plus de gaspiller du sel inutilement, cela peut endommager les électrodes de l’électrolyseur, accélérer la corrosion de certains éléments métalliques (échelle, skimmer métallique), et augmenter la conductivité de l’eau au-delà du raisonnable.
Astuce de terrain : si votre électrolyseur se met soudain en sécurité, commencez par vérifier le taux de sel avant de tout démonter. 80 % du temps, c’est juste un problème de dosage.
Comment corriger un taux de sel trop bas ?
Facile. Il suffit d’ajouter la bonne quantité de sel. Oui, mais combien exactement ? Voilà le calcul :
Formule simple :
(Taux souhaité – Taux actuel) x Volume de la piscine (en m³) = quantité de sel à ajouter (en kg)
Exemple concret :
Votre taux est à 2500 ppm, vous visez 3500 ppm. Votre bassin fait 40 m³.
(3500 – 2500) x 40 = 40 000 g soit 40 kg de sel à ajouter.
Utilisez toujours du sel spécial piscine, de préférence conforme à la norme EN 16401 (anciennement norme AFNOR). Ne vous aventurez pas à vider le sac de sel de cuisine dans la piscine !
Versez le sel dans le bassin (sans le jeter directement dans les skimmers), brassez l’eau avec une perche ou mettez la filtration en marche pendant quelques heures pour bien répartir. Attendez 24 à 48h avant de refaire un test précis.
Comment corriger un excès de sel ?
C’est moins agréable, car ici on n’ajoute pas, on retire. Si votre taux de sel est trop élevé, la seule vraie solution est de vidanger une partie de l’eau du bassin et de la remplacer par de l’eau douce (non salée, bien sûr).
Là aussi, un petit calcul simple :
Formule :
Taux actuel / Taux souhaité = proportion d’eau à conserver
Reprenons un exemple :
Taux actuel : 5000 ppm – Taux cible : 3500 ppm
5000 / 3500 = 1,43 → Il faut garder 1 / 1,43 ≈ 70 % de l’eau, donc vidanger environ 30 % du volume.
Astuce de pro : inutile de tout vider d’un coup. Faites une première vidange partielle, puis mesurez à nouveau le taux. Il vaut mieux ajuster en deux étapes qu’en faire trop et devoir… rajouter du sel.
Prévenir les déséquilibres de sel
Comme souvent avec l’entretien piscine, mieux vaut entretenir régulièrement que réparer dans l’urgence. Voici quelques bons réflexes pour éviter les montagnes russes au niveau salinité :
- Notez les apports d’eau (pluie abondante, remplissages fréquents…)
- Évitez les surdosages “à la louche”. Le sel, ça se calcule !
- Vérifiez que votre électrolyseur fonctionne bien (production de bulles, affichage normal)
- Effectuez un test de salinité tous les mois en saison chaude
- Protégez la piscine avec une couverture lorsque c’est possible, surtout l’été
Bonus : n’oubliez pas de nettoyer régulièrement la cellule de l’électrolyseur. Une cellule entartrée produit moins de chlore… et peut fausser la lecture du taux de sel.
Et si votre piscine devient capricieuse ?
Par expérience, les problèmes liés à la salinité mal gérée sont fréquents, mais rarement graves. Lors d’une intervention chez un client, l’eau de sa piscine était trouble depuis plus d’une semaine malgré un taux de chlore correct (en apparence). Verdict : électrolyseur flambant neuf mais seulement 2000 ppm de sel dans un bassin de 50 m³. Résultat ? Production de chlore quasi-nulle. Après avoir ajouté 50 kg de sel et laissé tourner la filtration 24h, l’eau était redevenue cristalline. Même pas eu besoin de traitement choc.
Morale de l’histoire : le sel est un allié précieux… à condition de le respecter. À vous de jouer !