4 septembre 2025

Algue pollen : comment identifier cette algue fine et s’en débarrasser durablement

Algue pollen : comment identifier cette algue fine et s’en débarrasser durablement

Algue pollen : comment identifier cette algue fine et s’en débarrasser durablement

Pourquoi votre piscine est envahie par une fine poussière jaune verte ?

Vous venez de nettoyer votre piscine avec soin, l’eau est limpide, et pourtant… une fine poussière jaune ou verdâtre réapparaît au fond du bassin, particulièrement après une nuit calme sans baignade. Vous suspectez des algues ? Pourtant, quand vous testez l’eau : tout semble normal. Si ce scénario vous est familier, vous avez probablement affaire à ce qu’on appelle de façon informelle l’« algue pollen ».

Cette « algue » n’en est pas toujours une au sens biologique du terme, et c’est justement ce qui rend sa détection et son éradication si particulière. Mais pas de panique, après plus de 15 ans le nez dans les piscines, je vous détaillerai ici comment l’identifier précisément, distinguer les causes possibles, et surtout… éliminer durablement ce fléau qui gâche la clarté de votre eau.

Algue pollen : de quoi parle-t-on vraiment ?

Par abus de langage, on parle souvent « d’algue pollen » pour désigner une fine poussière jaune/verte qui se dépose au fond de la piscine. Mais dans bien des cas, ce dépôt n’est pas forcément une algue. Voilà ce qu’il peut être :

  • Du pollen végétal transporté par le vent (extrêmement courant au printemps et début d’été)
  • De la poussière ou du sable fin, surtout si vous êtes en zone ventée
  • Une algue moutarde (mustard algae), souvent confondue avec des poussières polliniques

Le problème, c’est que ces trois scénarios peuvent afficher un comportement similaire : une fine poudre qui reste au fond malgré le nettoyage, difficile à aspirer, qui revient très vite et qui « colle » peu à la brosse. Il faut donc commencer par bien différencier ces trois causes.

Comment identifier la vraie nature de votre « algue pollen »

Pour traiter efficacement, il faut identifier précisément le problème. Voici quelques tests simples que j’utilise sur le terrain pour faire la différence :

Test du balai aspirateur manuel

Si vous passez un balai manuel relié à votre filtration et que la poussière revient dès le lendemain, il y a de fortes chances qu’elle ne soit pas bien captée par le filtre. Cela suggère davantage une matière organique fine comme du pollen ou de l’algue moutarde.

Test du chlore choc

Ajoutez du chlore choc (non-stabilisé si possible) en fin de journée. Laissez tourner la filtration toute la nuit et observez le fond de la piscine le lendemain matin :

  • Si la poudre jaune a disparu : c’était une algue (probablement moutarde).
  • Si elle est toujours là, intacte : il s’agit probablement de pollen ou sable/terre.

Test du filet à thé

Une astuce maison que je recommande : placez un vieux collant ou filtre à café dans le panier de skimmer. Si celui-ci se colore en jaune après une journée, il s’agit probablement de pollen capturé. Idéal au printemps !

Mieux comprendre l’algue moutarde

Si vos tests confirment qu’il s’agit bien d’une algue, vous êtes possiblement face à une algue moutarde, très résistante et sournoise. Contrairement aux algues vertes classiques, elle ne trouble pas l’eau. Elle se loge dans les zones peu brassées, colonise facilement les parois et “plane” au fond du bassin.

Voici ses caractéristiques :

  • Couleur jaune-vert ou ocre
  • Reviens très vite après aspiration
  • Résiste au chlore standard
  • Peut survivre dans les accessoires (épuisette, robot, etc.)

Le plus frustrant ? Elle cohabite parfois avec une chimie d’eau correcte. Ce n’est pas parce que vos taux de chlore et pH sont bons qu’elle ne prolifère pas !

En finir durablement avec l’algue pollen : le protocole complet

Passons maintenant à l’action. Voici la méthode que je recommande à mes clients pour dire adieu à l’algue pollen ou moutarde :

1. Brossez énergiquement tout le bassin

Travaillez méthodiquement : parois, fond, ligne d’eau. L’objectif est de décoller l’algue pour la rendre plus vulnérable au traitement chimique. Utilisez une brosse à poils durs pour liner ou béton, plus souple pour un revêtement fragile.

2. Retirez tous les accessoires et désinfectez-les

N’oubliez pas les robots, thermomètres, flotteurs et épuisettes ! Faites-les tremper dans une solution légèrement chlorée (chlore dilué) pendant quelques heures.

3. Passez l’aspirateur manuel à évacuation directe

Si possible, utilisez la position “vidange” ou “égout” de votre vanne multivoies pour aspirer ces poussières directement hors du circuit. Cela évite de saturer votre filtre de débris fins inutiles.

4. Réalisez un traitement choc adapté

Utilisez un chlore choc non-stabilisé (hypochlorite de calcium) à une dose adaptée. Si vous êtes en présence d’algues moutardes avérées, ajoutez un fongicide ou un algicide spécifique moutarde recommandé par le fabricant.

Astuce de pro : traitez en fin de journée pour éviter que le soleil ne dégrade le chlore libre, surtout en été.

5. Laissez tourner la filtration en continu pendant 48h

Oui, 48h non-stop. Ne mettez pas votre pompe sur « auto » ou « nuit ». Ceci permet de répartir les produits et d’empêcher toute fixation d’algue résiduelle.

6. Nettoyez votre filtre à fond

Backwash + rinçage pour les filtres à sable, nettoyage des cartouches pour les filtres à cartouches. Un filtre encrassé est inefficace et propage les algues au lieu de les retenir.

Et si ce n’est pas une algue ? Pollen et poussières : adopter les bons gestes

Si vous avez identifié que la fine poussière au fond n’est ni une algue ni pathologique… inutile de se lancer dans une guerre chimique. Cependant, cela ne signifie pas qu’il faut rester les bras croisés ! Voici mes recommandations :

  • Augmentez la durée de filtration pendant les pics de dispersion pollinique : en pleine saison, visez 12 à 14h/jour.
  • Installez un préfiltre (sac ou chaussette pour skimmer) : très efficace pour capturer le pollen avant qu’il ne sédimente.
  • Utilisez un floculant liquide ou en chaussette : cela aide à agglomérer les particules fines et les rendre capturables par le filtre.
  • Nettoyez visuellement tous les jours : passez un coup d’aspirateur rapide ou utilisez un robot adapté aux particules fines si vous êtes en zone sensible au vent ou à la poussière.

Entretenir au quotidien pour éviter le retour de l’algue pollen

Enfin, comme souvent en piscine : la prévention coûte moins cher que la réparation. Voici mes conseils pour mettre toutes les chances de votre côté :

  • Surveillez le taux de stabilisant (acide cyanurique) : au-dessus de 50 ppm, le chlore devient moins efficace
  • Faites une analyse complète tous les 15 jours (pH, TAC, chlore, stabilisant, phosphates)
  • Évitez les zones mortes : orientez vos buses de refoulement pour favoriser une bonne circulation d’eau
  • Nettoyez régulièrement vos balais, tuyaux et outils d’entretien

Personnellement, je conseille aussi un nettoyage semestriel du filtre avec un produit détartrant/dégraissant, pour conserver une filtration optimale sur toute la saison.

Un exemple concret chez un de mes clients

L’été dernier, j’interviens chez un couple de retraités dans les Landes. Piscine impeccable vue d’ensemble, mais ils se plaignent d’un dépôt jaune au fond, récurrent malgré les nettoyages répétés. Après les tests classiques, je détecte une algue moutarde sournoise.

Grâce à une désinfection complète du bassin, du robot et des accessoires, suivie d’un traitement choc soutenu + algicide spécifique, on règle le problème en 48h. Résultat : une eau limpide retrouvée, et un couple ravi de pouvoir refaire des longueurs sans souci. Et ce, jusqu’à octobre !

Alors, ne sous-estimez pas l’impact de cette poudre trouble-fête. Mieux vaut agir tôt que corriger tard…

Et vous ? Vous avez déjà combattu l’algue pollen ou une moutarde bien cachée ? Partagez votre expérience en commentaires, je serai ravi d’en discuter !