Pourquoi l’eau de votre piscine devient-elle verte ?
Un matin, vous tirez la bâche de votre piscine… et là, horreur : l’eau est devenue aussi verte qu’un étang abandonné. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. L’eau verte est l’un des problèmes les plus courants et les plus redoutés des propriétaires de piscine. Mais au-delà de l’aspect peu engageant, cette couleur est aussi le signe d’un déséquilibre sérieux pouvant devenir dangereux pour la santé.
Alors, pourquoi votre piscine vire-t-elle au vert ? Dans 90 % des cas, la cause est simple : la prolifération d’algues. Ces micro-organismes adorent la chaleur, la stagnation et un traitement chimique insuffisant. Dès que le chlore ou autre désinfectant chute en dessous du seuil protecteur, les algues prolifèrent à une vitesse impressionnante.
Voici les causes principales :
- Désinfection insuffisante : taux de chlore trop bas, stérilisateur UV en panne, électrolyseur mal réglé…
- Filtration défaillante : filtre colmaté, pompe qui tourne trop peu longtemps, mauvaise circulation de l’eau.
- Température élevée : une eau stagnante dépassant les 28-30°C est un véritable paradis pour les algues.
- pH mal équilibré : si le pH est trop élevé (>7,6), cela rend le chlore moins efficace.
- Absence d’anti-algues préventif : en prévention, certains produits sont indispensables pour éviter l’apparition des algues, notamment l’été.
Une piscine n’est pas un simple bassin d’eau – c’est un écosystème fragile qui exige un équilibre chimique rigoureux. Quand ce système dérape, la nature reprend ses droits rapidement.
Eau verte : quels risques pour votre santé ?
Si vous pensiez qu’un petit plongeon dans une piscine à l’eau verte ne ferait pas de mal, détrompez-vous. Nager dans une eau chargée en algues, bactéries et autres micro-organismes peut entraîner plusieurs désagréments sanitaires, certains légers, d’autres plus sérieux.
Voici quelques exemples de conséquences possibles :
- Irritations cutanées et oculaires : les algues et les déséquilibres chimiques peuvent provoquer des démangeaisons, rougeurs et brûlures aux yeux.
- Otites et infections ORL : eau contaminée = terrain propice pour le développement de bactéries telles que Pseudomonas aeruginosa, connue pour causer des infections de l’oreille très douloureuses.
- Problèmes gastro-intestinaux : une ingestion accidentelle d’eau verte peut entraîner diarrhée, nausées ou vomissements, surtout chez les enfants.
- Infections dermatologiques : certaines bactéries se logent dans l’eau trouble et attaquent la peau abîmée (égratignures, coupures…).
Gardons à l’esprit ceci : une eau sale n’est pas seulement inesthétique, elle est surtout biologiquement instable. Et oui, vous l’avez compris, ce n’est pas le moment d’être négligent !
Comment savoir si votre eau est juste sale ou réellement dangereuse ?
Pas besoin d’un microscope pour détecter si votre piscine est en danger. Quelques signes ne trompent pas :
- Odeur inhabituelle : une eau qui sent fort ou qui a une odeur nauséabonde annonce souvent la présence de bactéries.
- Résidus glissants sur les parois : touchez les parois : si elles sont visqueuses ou que des dépôts colorés sont présents, c’est que les algues se sont installées.
- Eau trouble ou opaque : les algues et autres micro-organismes rendent l’eau laiteuse, difficile à éclaircir sans traitement de choc.
- Présence de mousse ou d’écume : signe que des composés organiques ou chimiques se mélangent dans l’eau, souvent source d’irritations.
Si vous constatez l’un de ces signes, mieux vaut agir vite avant que la piscine ne devienne un véritable bouillon de culture.
Comment réagir rapidement en cas d’eau verte ?
Pas de panique. Avec une méthode structurée, il est tout à fait possible de récupérer une piscine virée au vert. Voici une procédure que j’applique depuis des années, testée et approuvée !
- Étape 1 : Mesurez l’eau. Utilisez des bandelettes ou un testeur électronique pour vérifier le pH, le taux de chlore et les autres paramètres.
- Étape 2 : Ajustez le pH. Idéalement, entre 7,0 et 7,4 pour une efficacité optimale du traitement.
- Étape 3 : Nettoyez le bassin. Passez le balai manuel (pas le robot, il remuerait les algues), brossez les parois et aspirez les dépôts vers l’égout si possible.
- Étape 4 : Lancement d’un traitement choc. Chlore choc pour les piscines traitées au chlore, ou peroxyde pour les traitements sans chlore. Bien lire les dosages !
- Étape 5 : Laissez tourner la filtration en continu. 24 à 48h non-stop sont souvent nécessaires pour clarifier l’eau.
- Étape 6 : Ajoutez un floculant si besoin. Cela aidera à agglomérer les particules fines pour faciliter leur élimination par le filtre.
- Étape 7 : Vérifiez et nettoyez le filtre. Un filtre saturé ne nettoie plus. Contre-lavage ou changement selon le média filtrant (sable, verre, cartouche…).
Petite astuce personnelle : n’attendez pas que l’eau devienne complètement opaque pour agir. Plus vous traînez, plus le traitement devient lourd… et coûteux. Parfois, on économise 100 € en traitant le problème un jour plus tôt – parole de bricoleur aguerri !
Peut-on prévenir l’eau verte à long terme ?
La meilleure solution face à l’eau verte reste… de l’éviter. Et pour cela, certaines bonnes pratiques font toute la différence, été comme hiver.
- Surveillance régulière des paramètres chimiques : 1 à 2 fois par semaine pendant la saison de baignade.
- Aération et brassage : laisser tourner la pompe suffisamment longtemps (8 à 12h/jour en été) pour bien homogénéiser le traitement.
- Nettoyage fréquent : ramassage manuel des feuilles et débris, passage d’un robot ou balai automatique.
- Utilisation d’un anti-algues préventif : surtout en période chaude, lors de fortes pluies ou si la piscine reste inutilisée plusieurs jours.
- Entretien rigoureux du filtre : un filtre encrassé fait plus de mal que de bien. Nettoyez-le au moins deux fois par mois en haute saison.
- Hivernage maîtrisé : même hors saison, assurez un hivernage actif ou passif bien réalisé pour éviter les surprises au printemps.
Beaucoup de cas d’eau verte surviennent après une vague de chaleur, un orage, ou une absence prolongée. Alors oui, ça peut arriver malgré votre bonne volonté… Mais quelques minutes d’entretien par semaine peuvent vous éviter bien des tracas.
Et si le problème persiste malgré tout ?
Si après plusieurs traitements l’eau reste verte ou revient à son état verdâtre rapidement, c’est le signe qu’un problème plus profond est en jeu : filtre vieux, canalisation bouchée, liner poreux… À ce stade, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel pour un diagnostic complet. Parfois, un simple changement de média filtrant ou un recalibrage de l’électrolyseur suffit à remettre les choses en ordre.
Dernier conseil terrain : gardez toujours un petit stock de chlore choc et de floculant dans votre local technique. Mieux vaut prévenir que courir chez le pisciniste un dimanche matin, les algues n’attendent pas ! 😉
Un dernier mot (presque) à la cool
L’eau verte dans une piscine, c’est comme la moisissure dans un frigo : pas esthétique, pas rassurante, et potentiellement dangereuse. Heureusement, avec un peu de rigueur (et quelques tuyaux que je viens de partager), vous pouvez garder votre bassin clair, sain et accueillant tout au long de l’année.
Et entre nous, rien ne vaut la satisfaction de plonger dans une eau limpide qu’on a su entretenir soi-même. C’est ça, aussi, le plaisir d’un jardin bien tenu.
Alors à vos bandelettes, épuisettes et robots ! Et surtout, n’attendez pas de voir vert pour réagir.